J’étais bien jeune alors. Il y avait en moi 1______ insouciance à très haute dose, mais je savais que je ne reviendrais jamais dans ces lieux 2___________ et colorés et, même si New York m’offrait 3___ animation de ses rues et de ses avenues, je ne 4______________ pas la couleur des dômes, 5_____ coupoles, et la misère chatoyante et bruyante des ruelles des vieux quartiers...
Il n’est pas drôle d’être une jeune émigrante ; j’avais envié les filles de mon âge qui avaient leur vie dans 6___________ et n’en bougeraient jamais.
Bien sûr, je m’efforçais devant ma famille d’être toujours l’Anna qu’ils attendaient. Je chantais, je les 7___________ rire, je simulais l’enthousiasme de ce départ, mais je n’étais pas si 8____________ que je le paraissais. Je me demandais si un jour je 9_____________, si un jour j’aurais enfin 10____ maison dans laquelle je 11__________ demeurer tout le 12__________ de ma vie sans être obligée 13_____ partir une fois 14_________.
Ces derniers jours 15_______ longs pour moi, malgré l’animation des 16__________, malgré les bagages. Nous allions continuer notre course vers l’ouest, nous enfoncer vers l’Europe, 17__________ des pays dont j’ignorais tout.
Ephraïm vint nous faire 18__________. Mon échalas d’amoureux était dans un état lamentable, ses yeux de merlan frit me contemplaient avec un désespoir qui me toucha et m’exaspéra 19_________. Pour secouer 20___ tristesse qui me gagnait, je 21___ jouai une mazurka endiablée et, 22________ partir, je grimpai sur un petit banc et je 23___ embrassai tumultueusement 24____ lui laisser un souvenir.
Ephraïm en resta pantois. Il était toujours les bras ballants, les yeux exorbités, lorsque le m’éloignai. Je me suis demandé parfois 25__ il n’était pas resté ainsi, figé pour l’éternité par la surprise.